Vert...vert...il ne faut pas voir la vie en rose en forêt! [PV Krios]

C'est par là que l'on c'est bagarré avec Rynight...
Ces paroles me firent sortir de mes pensées dans lesquelles je m'étais, une fois de plus, plongé. Je pensais à tout et à rien. Nous étions dans la forêt, entourés de verdure... Indy marchait devant moi, dans la direction du Nord.
Rynight... Elle avait prononcé son nom avec un profond dégoût et une haine certaine. Elle ne l'aimait pas, et pour cause ! Si nous nous étions battus, moi non plus, je ne l'aurais pas aimé... Mais heureusement, nous avions évité un combat de justesse. Je me souvenais encore de la fois où nous nous étions rencontré. C'était à la place du village, et sans m'en rendre compte, j'avais failli le bousculer. Failli, car je ne l'avais pas fait. Là, il s'était retourné et m'avait regardé. Je croyais qu'il allait me défier et s'il l'avait fait, je me serai battu. Mais non, il ne le fit pas. Quelque chose le retenait de le faire, cette même chose qui m'avait retenu de m'en aller, ce jour-là...
Nous arrivâmes à l'endroit même de la bagarre. Je flaira le sol et je découvris, sur un rocher, des traces de sang séché.
Mmm... Vous ne vous êtes pas ratés !

Bein oui...regarde...
Elle se tourna et je pus voir une cicatrice... C'était Rynight qui lui avait fait ça ?! *Eh ben...*
Au fait, quand nous croiserons Rynight, tu resteras avec lui et Gylfie, et moi je continuerai mon voyage vers le Nord...
Puis, elle continua de marcher... Si elle savait... Si elle savait que j'allais mourir plus tôt que prévu... J'avais déjà mal. Enfin, pas vraiment mais je sentais comme une gêne, partout en moi. Je venais juste de la sentir. Un vif malaise s'empara alors de moi. Mais je devais continuer. Plus proche je serai de Rynight, mieux ce sera ! Je ne laissa rien paraître de mon malaise et je continuais à marcher en suivant Indy.
Comme tu voudras...
Je n'avais pas soif, ni faim et je ne me doutais pas qu'Indy, elle, avait soif... J'avais toujours la gourde pleine d'eau fraîche dans ma sacoche...

A moins que tu aies une autre solution ?
Non, je n'en avais pas... Si elle voulait voyager vers le Nord, je ne pouvais pas l'en empêcher !
Continue de marcher, je vais boire un peu.
Je lui fis un signe de tête qui voulait dire "OK". Je continua ma route, observant les arbres, les fleurs et les oiseaux. Les oiseaux... Il y en avait un gros, là, qui ressemblait à un pigeon. Je commençais à avoir un petit creux et ce pikassiet ferait parfaitement l'affaire. Tant qu'on pouvait trouver de la nourriture en chemin, mieux valait la manger plutôt que d'entamer les provisions qui nous seraient plus utiles dans les marécages et plus loin, dans les montagnes... Je me plaça au pied de l'arbre où était le pikassiet... Et là, j'agis. Vite et silencieusement. Je m'agrippa au tronc, je bondis, atterris sur une branche et je fis un autre bond jusqu'à l'oiseau. Il commençait tout juste à s'envoler quand je l'attrapa entre mes crocs. J'atterris sur le sol et je pris l'oiseau mort dans ma main. Je l'avais tué en tombant, juste avec une petite pression dans sa nuque. Je lui arracha rapidement ses plumes et je le mangea en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Dès mon repas terminé, je vis Indy arriver. Nous marchâmes quelques secondes.
T'es sûr que ça va Kri' ?
En fait, en me rendant compte que je m'étais fais très légèrement mal à une de mes pattes avant en retombant, j'avais eu une angoisse passagère...
Oui, ça va. Je viens d'attraper un Pikassiet...
Je continua à marcher en faisant comme si de rien n'était...

Si tu le dis...
Nous continuâmes à marcher un moment, toujours vers le Nord, en silence, quand Indy s'arrêta.
Tu sais, je déteste que l'on me mente. La confiance est basée sur l'honnêteté. Alors si nous sommes ne serait-ce qu'ami, j'ai le droit de savoir la vérité. Dis le moi ! Ou sinon je continue mon chemin seul, et ce sera comme si je ne t'avais jamais connue.
Je tourna la tête. Une douce brise vint de face. Dans cette brise, j'entendis comme une voix me parler... Elle disait "dis-lui". Tout simplement ces deux mots. Ce n'était peut-être que mon imagination, au fond... Je me tourna vers Indy.
Mes os commencent lentement à devenir plus mous. Quand ils le seront complètement, ce sera fini...
Je me remis en marche. 10 minutes plus tard, le sol n'était plus herbeux mais couvert de feuilles mortes. Les arbres avaient toujours des feuilles sur eux, mais le sol en avait aussi. L'automne arrivait...

Indy me suivait. Lentement, je me décala un peu sur la gauche, de façon à voir son visage. Les arbres étaient de plus en plus serrés à mesure que nous atteignions le centre de la forêt. Bon, j'y étais. Maintenant, je pouvais voir le visage de mon... amie. Oui, finalement, nous étions vraiment amis. Son visage n'était pas normal. Et je savais pourquoi. C'était pour la même raison que Rynight.
Ne culpabilise pas. A ce moment, tu ne savais pas... Rynight savait, lui. Mais je ne lui en veux pas car il a comprit sa faute.
Je m'arrêta, la regardant. En même temps, mon oreille avait perçu un bruit étranger...

C'est de ma faute aussi...on aurait du partir bien plus tôt...au lieu de jouer...Si tu mourais...je saurais que ce sera de ma faute...
Personne n'est fautif.
Le bruit se rapprochait... Un mouvement dans les buissons... Un museau apparut... Un museau petit, un museau de félin, ses petites dents pointues découvertes. Puis, un autre museau et une autre tête, à côté. Et leur corps tout entier sortit des fourrés. C'étaient deux Chinchanard... Ils avaient la même taille qu'un Varren... Mais surtout, ils ne se battaient pas avec leurs crocs ni leurs griffes, mais avec leurs pouvoirs... Je découvris mes crocs en levant les mains, paumes vers le ciel. De la vapeur bleue en sortit. Mes yeux devinrent jaunes, entièrement jaunes et mes marquages se mirent à briller légèrement. Indy, elle aussi, s'était préparée au combat. Ces bêtes étaient apparemment affamées...

Je me sentis propulsé contre un arbre. Mes poumons ne pouvaient plus se soulever... J'étais faible... Je n'avais pas pu esquiver, mes os... Mes os étaient trop faibles. Le Chinchanard arrêta le vent, me croyant déjà mort. Mais j'étais décidé à ne pas quitter mon corps prématurément. Je m'écrasa sur le sol. Je ne bougeais, plus, faisant le mort. Puis, je me redressa vivement, le bras tendu vers mon ennemi. Je lui envoya une onde de choc... Le Chinchanard poussa un cri et tomba, évanoui.

Tu m'as fais peur Kri'!
Je la regarda. Un Chinchanard, c'était plus difficile à tuer qu'un Varren... C'était plus puissant et plus agile. Je me mis debout avec difficulté. J'avais des trous partout sur mon corps, des trous d'où coulait de très minces filets de sang. C'était à cause de la compression... Le sang avait percé ma peau. Je m'approcha de mon ennemi évanoui. Je lui donna un bon coup de poing dans le cou. Il commençait à se réveiller mais il était mal... Cette fois, c'était sûrement le coup décisif... Mais je ne mourrai pas. Je refusais obstinément de quitter mon corps prématurément.